Intoxication à l'écorce de cerisier sauvage
+2
cawhuete
KAT
6 participants
Par monts et par vaux :: Le coin "Techniques" :: Alimentation - Soins vétos - Ostéo - Maréchalerie :: Alimentation
Page 1 sur 1
Intoxication à l'écorce de cerisier sauvage
Bonjour, je souhaitais vous faire part d'une très très mauvaise expérience, arrivée il y a un petit mois à peine à l'un de mes chevaux, afin d'éviter que ça n'arrive à l'un des vôtres!
A la mise à l'herbe de nos chevaux, comme d'habitude nous avons clôturé le cerisier sauvage, dont les chevaux rongent l'écorce, pour éviter qu'ils ne tuent l'arbre. Quelques jours plus tôt, le second cerisier avait été abattu, les grosses branches poussées en dehors du pré.
3 ou 4 jours après leur mise à l'herbe dans ce pré, l'un de nos chevaux, de 14 ans, vient gaiment nous voir au galop le soir, comme à son habitude. Nous les grattouillons, retirons les masques, et allons voir les seniors. Au moment de repartir, le cheval de 14 ans s’affale par terre. Je trouve son comportement très étrange, et je vais le voir. Il respire vite et fort. Dérangé, il se relève, pour se recoucher 6m plus loin.
Je prends sa température: rien. Respiration de plus en plus intense, et sudation très importante, il sue à vue d’œil.
ça ne me plait pas du tout, j'appelle ma vétérinaire, qui vérifie son stock de médicaments d'urgence et arrive tout de suite.
En l'attendant je surveille le loulou, il se relève, marche quelques mètres et se recouche. A ce moment là, il se regarde les flancs, je comprends qu'il me fait une colique.
Ma véto est là, et confirme qu'il n'y a presque plus de bruit, mais plus grave, sa fréquence cardiaque est à 80, le pronostic vital est sérieusement engagé.
Elle lui passe immédiatement de la finadyne, calmagine, et morphine. Elle le fouille, pas d'entrapement de la rate, mais tout est bien trop récent pour sentir quoique ce soit d'autre. Si la colique est peu grave, dans les 10min après l'IV le transit doit repartir. Cependant, 30min après, c'est silence radio, plus rien n'est audible. Nous observons le cheval, qui commence une longue agonie, grogne de douleur, se roule, pédale les 4 pieds en l'air, c'est juste atroce de ne rien pouvoir faire de plus.
L'hypothèse d'une torsion devient alors évidente vu la gravité des signes cliniques, nous lui donnons la nuit... Mais ma véto est vraiment sans espoir...
Dans la nuit, quelques heures plus tard, le cheval se relève, et se met à manger
J'écoute son transit: ça gargouille partout! Son cardiaque est descendu à 45, je préviens ma véto, qui n'en croit pas ses oreilles et vient le revoir.
Je le marche une bonne heure, nous lui faisons un paddock pour le laisser à la diète, et partons nous coucher le cœur plus léger.
Le lendemain matin, cardiaque à 40, ventre qui gargouille, cheval qui a bon œil, hennit à mon arrivée, et a bon appétit. Pour un condamné, il se porte plutôt sacrément bien!
Je vois avec le jour qu'il a fait deux crottins, très oranges, et plein de glaires. J'en parle à ma véto, qui en parle à une de ses collègues venant de lire un article de l'école véto de Lyon au sujet d'une intoxication à l'écorce de merisier, le cas clinique était exactement le même!
Tout est similaire, la gravité des symptômes, l'aspect des crottins, et surtout, notre cheval a rogné toutes les petites branches de l'arbre abattu qu'il restait par terre, on les voit toutes rongées.
J'ai questionné Oskarnika sur le sujet, voici sa réponse:
Je pense que ma mauvaise expérience peut servir, surtout à des randonneurs, faisant halte un peu partout, méfiez vous!
Notre cheval s'en est parfaitement remis, son transit est normal, il a la forme, nous en sommes quitte pour une grosse frayeur...
A la mise à l'herbe de nos chevaux, comme d'habitude nous avons clôturé le cerisier sauvage, dont les chevaux rongent l'écorce, pour éviter qu'ils ne tuent l'arbre. Quelques jours plus tôt, le second cerisier avait été abattu, les grosses branches poussées en dehors du pré.
3 ou 4 jours après leur mise à l'herbe dans ce pré, l'un de nos chevaux, de 14 ans, vient gaiment nous voir au galop le soir, comme à son habitude. Nous les grattouillons, retirons les masques, et allons voir les seniors. Au moment de repartir, le cheval de 14 ans s’affale par terre. Je trouve son comportement très étrange, et je vais le voir. Il respire vite et fort. Dérangé, il se relève, pour se recoucher 6m plus loin.
Je prends sa température: rien. Respiration de plus en plus intense, et sudation très importante, il sue à vue d’œil.
ça ne me plait pas du tout, j'appelle ma vétérinaire, qui vérifie son stock de médicaments d'urgence et arrive tout de suite.
En l'attendant je surveille le loulou, il se relève, marche quelques mètres et se recouche. A ce moment là, il se regarde les flancs, je comprends qu'il me fait une colique.
Ma véto est là, et confirme qu'il n'y a presque plus de bruit, mais plus grave, sa fréquence cardiaque est à 80, le pronostic vital est sérieusement engagé.
Elle lui passe immédiatement de la finadyne, calmagine, et morphine. Elle le fouille, pas d'entrapement de la rate, mais tout est bien trop récent pour sentir quoique ce soit d'autre. Si la colique est peu grave, dans les 10min après l'IV le transit doit repartir. Cependant, 30min après, c'est silence radio, plus rien n'est audible. Nous observons le cheval, qui commence une longue agonie, grogne de douleur, se roule, pédale les 4 pieds en l'air, c'est juste atroce de ne rien pouvoir faire de plus.
L'hypothèse d'une torsion devient alors évidente vu la gravité des signes cliniques, nous lui donnons la nuit... Mais ma véto est vraiment sans espoir...
Dans la nuit, quelques heures plus tard, le cheval se relève, et se met à manger
J'écoute son transit: ça gargouille partout! Son cardiaque est descendu à 45, je préviens ma véto, qui n'en croit pas ses oreilles et vient le revoir.
Je le marche une bonne heure, nous lui faisons un paddock pour le laisser à la diète, et partons nous coucher le cœur plus léger.
Le lendemain matin, cardiaque à 40, ventre qui gargouille, cheval qui a bon œil, hennit à mon arrivée, et a bon appétit. Pour un condamné, il se porte plutôt sacrément bien!
Je vois avec le jour qu'il a fait deux crottins, très oranges, et plein de glaires. J'en parle à ma véto, qui en parle à une de ses collègues venant de lire un article de l'école véto de Lyon au sujet d'une intoxication à l'écorce de merisier, le cas clinique était exactement le même!
Tout est similaire, la gravité des symptômes, l'aspect des crottins, et surtout, notre cheval a rogné toutes les petites branches de l'arbre abattu qu'il restait par terre, on les voit toutes rongées.
J'ai questionné Oskarnika sur le sujet, voici sa réponse:
Oskarnika a écrit:En effet, ce cheval l'a échappée belle et ça peut arriver à n'importe qui car on ne peut mettre en cause les arbres fruitiers,...du moins de prime abord...!
La cause de cette intoxication en est le tanin hydrolysable qui se trouve dans l'écorce, lorsqu'un cheval en absorbe de petites quantités à long terme, ses glandes salivaires s'hypertrophient afin de produire des enzymes en conséquence afin d'hydrolyser ce tanin et rien de fâcheux ne se passe (sauf pour l'arbre).
Lorsqu'il y a ingestion subite et massive, le tanin n'est pas hydrolysé car la salive manque et cela provoque un blocage de l'appareil digestif en sa totalité et les conséquences que tu relates.
Ce phénomène est important à connaitre.
Voila ce que je puis te dire là-dessus, Kat.
Je pense que ma mauvaise expérience peut servir, surtout à des randonneurs, faisant halte un peu partout, méfiez vous!
Notre cheval s'en est parfaitement remis, son transit est normal, il a la forme, nous en sommes quitte pour une grosse frayeur...
KAT- voyageur
- Nombre de messages : 1506
Age : 36
Localisation : 63
Date d'inscription : 28/01/2011
Re: Intoxication à l'écorce de cerisier sauvage
J'imagine la frayeur que tu as dû avoir, en voyant ton cheval dans un tel état! Heureusement que c'est arrivé quand tu étais encore sur place...
Heureusement, tout est bien qui finit bien pour ton cheval!
Merci pour le partage d'expérience...
Heureusement, tout est bien qui finit bien pour ton cheval!
Merci pour le partage d'expérience...
cawhuete- baroudeur
- Nombre de messages : 7692
Age : 54
Localisation : Monneren, en Moselle
Date d'inscription : 27/07/2010
Re: Intoxication à l'écorce de cerisier sauvage
Dans mon champ j'avais de beaux cerisiers ils avaient plus de 30 ans ,Roxanne n'y avait jamais touché elle mangeait uniquement les cerises, par contre quand Ebène est arrivée elle a mangé l'écorce du tronc et des branches sur plusieurs cm d'épaisseur, Roxanne aprés est venue l'aider.
Mais ni l'une ni l'autre n'ont eu le moindre symptôme d'intoxication, et je ne me suis jamais méfiée de ces arbres.
bien sûr l'année suivante ils étaient morts
Mais ni l'une ni l'autre n'ont eu le moindre symptôme d'intoxication, et je ne me suis jamais méfiée de ces arbres.
bien sûr l'année suivante ils étaient morts
rox- voyageur
- Nombre de messages : 1328
Age : 64
Localisation : Charente-maritime
Date d'inscription : 21/02/2012
Re: Intoxication à l'écorce de cerisier sauvage
Les autres chevaux qui vont dans ce pré depuis des années ont eu déjà dévoré toute l'écorce des troncs, les arbres avaient résisté, et aucun d'eux n'avait manifesté le moindre soucis digestif. Les deux autres jeunes qui étaient avec le loulou cette année en ont rogné aussi, sans problème. Soit celui ci en avait mangé bien plus, soit il avait une sensibilité particulière?
Ce genre d'intoxication doit être rare, mais existe, un peu comme les glands, certains ont rapporté de belles coliques, d'autres voient leurs chevaux en manger tous les ans sans soucis!
Ce genre d'intoxication doit être rare, mais existe, un peu comme les glands, certains ont rapporté de belles coliques, d'autres voient leurs chevaux en manger tous les ans sans soucis!
KAT- voyageur
- Nombre de messages : 1506
Age : 36
Localisation : 63
Date d'inscription : 28/01/2011
Re: Intoxication à l'écorce de cerisier sauvage
Ouf!!! J'ai bien vu arriver la mauvaise nouvelle!
Il y a peut être une différence de concentration entre l'écorce du tronc et celle des bouts de branches, d'autant que l'arbre a été abattu en montée de sève... Oskarnika en sait peut être plus à ce sujet...
Il y a peut être une différence de concentration entre l'écorce du tronc et celle des bouts de branches, d'autant que l'arbre a été abattu en montée de sève... Oskarnika en sait peut être plus à ce sujet...
Luc- baroudeur
- Nombre de messages : 9529
Age : 65
Localisation : Saint TRINIT 84
Date d'inscription : 14/09/2006
Re: Intoxication à l'écorce de cerisier sauvage
C'est peut être bien possible! Je n'y avais pas pensé!
KAT- voyageur
- Nombre de messages : 1506
Age : 36
Localisation : 63
Date d'inscription : 28/01/2011
Re: Intoxication à l'écorce de cerisier sauvage
Oups la belle frayeur que tu as dû avoir ! Des cerisiers (et non des merisiers mais ça doit pas changer grand chose) dans mon parc, mais tellement vampirisé par le lierre que le tronc est quasi invisible... cet automne, un d'entre eux a souffert et était bien écorcé (le seul un peu moins envahi par le lierre), mais rien ne s'est passé au niveau des chevaux. Je vais surveiller pour les branches
Topaze- routard
- Nombre de messages : 973
Age : 64
Localisation : Chélieu, Isère
Date d'inscription : 25/06/2012
Par monts et par vaux :: Le coin "Techniques" :: Alimentation - Soins vétos - Ostéo - Maréchalerie :: Alimentation
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum