Les Photos de Brigitte

Magnifique !

Ce sont des régions où nous n'avons randonné qu'en juillet (1998 et 99)

Il faudra décidément qu'on y retourne en mai !

Vraiment tu es passée dans des endroits magnifiques !!

Encore de beaux petits villages en Margeride..Coulagnes, Vitrollettes, Vitrolles...A Vitrolles il y a un beau four à pain bien restauré. Voilà Vitrolles :





Et son beau four à pain






Et à côté un stand pour ferrer les boeufs



Les chevaux se reposent pendant que je fais le tour du village.

brigitte tu nous en met pleins la vue avec toutes ces belles photos

Brigitte a écrit:
Et à côté un stand pour ferrer les boeufs

ça s'appelle un "travail" à ferrer les boeufs

C'est vraiment beau, continue Brigitte !

Le sixième jour le ciel se couvre de plus en plus. La pluie et les orages arrivent.

à la vue de tes photos et si je n'avais pas quelques attaches materialistes et des obligations profetionelles ici je prendrait bien ma juju illico et direction la Lozère!

Après avoir passé une nuit pluvieuse dans un abri à bois, les chevaux attachés devant la porte, je suivais le septième jour le Tour de la Margeride jusqu'à Javols. C'est un village très connu par ses fouilles archéologiques et un musée qui montre les trouvailles. Malheureusement ce musée n'ouvre qu'à partir du mois de juillet. Arrivée dans ce village je demandais à un monsieur qui se lavait à la fontaine, s'il y a un terrain communal où je peux planter ma tente. Voyant le ciel qui était tout noir et les éclairs qui l'allumaient, il me dit: Installez-vous dans la cour de l'église. Il y a beaucoup d'herbe. Cela fait longtemps que le curé est malade, il n'y aura pas de messe demain. Vite j'ai installé ma tente. J'ai fermé le portail de la cour de l'église avec ma longe et un double noeud.Les chevaux étaient en liberté bien protégés par une clôture en bois. Ensuite je me suis couchée. J'étais crevée.

Au milieu de la nuit je me suis réveillée. Pas de bruit de chevaux. Je sors de ma tente. Le portail de la cour était ouvert, la longe pendue soigneusement dessus. Les chevaux n'étaient plus là. Vite je suis allée les chercher dans le village, mais rien ! Heureusement le monsieur de la fontaine n'était pas encore couché, il y avait un stage de théâtre chez lui avec une dixaine de jeunes. Jusqu'à une heure du matin nous avons cherché les chevaux avec les voitures sur les pistes de la Margeride. Rien. Et après tout le monde s'est couché....sauf moi. Avec ma torche j'ai essayé de trouver les empreintes des fers pour au moins savoir dans quelle direction ils étaient allés.

Voilà l'église de Javols avec sa belle cour !







Et Nelly qui se repose.

Le lendemain matin à 6 h. et demie le monsieur serviable était levé pour continuer la recherche des deux échappés. A la lumière du jour les empreintes des fers étaient bien visibles et bien sûr ils avaient pris le chemin du retour. Comme s'ils reconnaissaient le balisage ils avaient suivi le GR 43. Parfois aux croisements ils avaient réfléchi mais après ils ont toujours choisi le bon chemin. A 8 km de Javols les empreintes disparaissaient au milieu du chemin. Tout à coup, en longeant un grand pré, on les a vus au milieu d'un troupeau de vaches bien loin du chemin. J'ai appelé mon Cara, qui connaît bien son nom. Il s'est détaché du troupeau, suivi de la Bibi, et ils sont venus ! Un grand moment !
Voilà un chemin en Margeride.


Et des vaches

Le portail du pré était ouvert, la ferme n'était pas loin. Il y avait peut-être un petit fil plus loin que mes chevaux n'avaient pas respectés. Je ne saurai jamais comment ils ont fait.
Heureuse de les avoir retrouvés je voulais rebrousser chemin jusqu'à Javols. Mais la Bibi qui dans son esprit était déjà sur le chemin du retour ne voulait absolument pas suivre. Elle se plantait, secouait sa tête et disait non, je n'y vais pas. Alors je l'ai attachée à la queue du Cara qui lui était de bon humeur et me suivait volontiers en remorquant la grosse Bibi. Voilà la différence entre une mule et un cheval.

En tout cas merci pour ton reportage. C'est magnifique...
Je me régale. On a de chouettes coins en France.

Brigitte a écrit:...des vaches

Apparemment ce sont des génisses de race Aubrac (c'est juste à l'ouest de la Margeride).

C'est une race magnifique : pendant notre rando de 98 sur l'Aubrac, nous avons croisé des troupeaux et des troupeaux... avec vaches, veaux et... taureau

Les taureaux sont vraiment impressionnants...

Ah là là, on s'en met plein les mirettes, c'est du délire !!!!! Ces paysages sont superbes.
A part le fait qu'il n'y a pas de boulot. Quel est le défaut de la Lozère ?

Elle est superbelle mais dure à vivre avec un temps assez rude, très chaud en été, glacial en hiver. Il y a très peu de population: quelques éleveurs de moutons, de vaches. Dans les villages peu de possibilités de se ravitailler. Comme la saison d'été est très courte, il n'y a pas beaucoup de tourisme, peu d'hôtels, de chambres d'hôtes et de magasins. Alors les jeunes s'en vont dans les grandes villes pour trouver du travail. Par contre il y a pas mal de maisons de vacances. Les propriétaires y passent les mois d'été.

Plus haut je me suis trompée. Les chevaux n'avaient pas suivi le Gr 43 pendant leur échappage, ils avaient suivi le Tour de la Margeride et je les ai retrouvés pas loin du Lac de Ganivet. A partir du Lac Charpal le Gr 43 continue direction Nord et moi j'étais allée direction ouest vers Rieutort de Randon.

Pendant une journée de repos à Javols, j'ai appris, pourquoi le portail de la cour de l'église avait été ouvert. Une petite dame qui portait un seau vide est venue me voir en me disant qu'elle était la responsable de l'église et qu'elle avait recu des coups de téléphone de plusieurs personnes qui se sont plaints des chevaux dans ce lieu sacré. Alors peut-être quelqu'un a pris l'initiative pour s'en débarasser.....Ensuite la petite dame a pris les bouses des chevaux, les a tassées dans son seau



et m'a confié qu'elle viendra les ramasser toutes pour son jardin. Adieu belle église, on était quand-même bien dans ta cour.

En route pour Aumont-Aubrac nous avons pris une belle pluie.



Aumont -Aubrac est une petite ville très fréquentée par les randonneurs du Chemin de Saint Jacques de Compostelle. Il y a des gîtes et des magasins pour se ravitailler.

Le lendemain nous sommes arrivés à Saint Chély d'Apcher, au lycée agricole de Civergols.



Je suis partie du Château de Portes le 5. mai et arrivée le 15.
Nous avons fait deux demi-étapes et une journée de repos.

Pour le retour, je voulais bien sûr prendre un autre chemin. J'envisageais d'aller dans l'Aubrac. Mais Jean-Luc, un membre du CALC, était venu par l'Aubrac avec ses deux chevaux et me déconseillait d'y aller à cause de tous les portails de prés à vaches qu'il faut ouvrir et fermer. C'est une corvée avec deux chevaux. En plus le temps était toujours très orageux et dans l'Aubrac il y a d'immenses prés mais pas d'abris ou de refuges. J'ai donc décidé de revenir sur mes pas jusqu'au Lac de Ganivet et de prendre après la direction de Marvejols, une belle ville au pied du Causse de Sauveterre au bord du Lot.

Oui, le souvenir de l'Aubrac c'est les immenses étendues sans un abri...
et les clôtures... qui sont doublées à 1 mètre l'une de l'autre pour que le taureau d'un troupeau ne puisse pas toucher le mufle de celui du troupeau d'à côté.

Si ils arrivent à se toucher, alors ils deviennent fous et ils arrachent les clôtures

Résultat pour les randonneurs : deux barrières à ouvrir et refermer en présence (parfois proche ) d'un taureau ou même de deux, un de chaque côté !

L'éleveur chez qui nous avions fait étape (à la ferme de Plagnes) nous avait rassurrés à moitié en nous disant que le taureau craint le cavalier et ne s'y attaquera pas...
mais il ne nous a rien dit pour le cas où le dit cavalier met pied à terre pour ouvrir ces satanées barrières

Je serais morte de trouille moi!!!!!

Oui.. Eva et les vaches... ...alors les taureaux

Mais l'éleveur nous avait aussi raconté que les seuls accidents qu'il y avait sur l'Aubrac se produisaient entre des vaches allaitantes et des promeneurs avec leur chien en liberté :

Le chien s'approche du veau... la vache, voyant ce prédateur menacer son bébé, attaque le "fauve" ...qui vient courageusement se réfugier vers ses maîtres

Voilà une des raisons pour lesquelles je n'apprécie pas du tout les chiens en randonnée.